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ARC: projet de recherche "Le sexe restreint-il l’évolution des génomes?"
"Le sexe restreint-il l’évolution des génomes? Une étude expérimentale utilisant la levure comme organisme-modèle"
Chez les animaux sexués, les chromosomes se présentent par paires dans les cellules, permettant ainsi la recombinaison des allèles au cours de la méiose. Lors d’une précédente collaboration internationale, Jean-François Flot et ses collègues ont séquencé puis analysé le génome du rotifère asexué Adineta vaga, espèce microscopique ne comprenant que des femelles se reproduisant de manière clonale, sans méiose. Ils ont alors remarqué que les chromosomes de ces animaux ne formaient plus de paires mais présentaient de nombreux réarrangements, comme des paquets de cartes à jouer qu’on mélange. Ceci suggère que la perte de la reproduction sexuée a libéré le génome des contraintes structurelles liées à la méiose, permettant au génome d’évoluer plus librement.
Pour tester cette hypothèse, Jean-François Flot et son équipe observent l’évolution du génome de levures de bière (Saccharomyces cerevisiae, un organisme modèle au génome bien connu) dans des lignées parallèles se reproduisant périodiquement de manière sexuée ou exclusivement de manière clonale. En deux ans, le chercheur espère voir chaque lignée se diviser plus de 8.000 fois, soit l’équivalent de 200.000 ans d’évolution à l’échelle humaine. Les changements de structure du génome au cours de temps sont étudiés via une technique de point appelée « 3C-seq ». Les résultats de cette étude permettront de mieux comprendre le rôle du sexe dans l’évolution des organismes.
Porte-parole
Jean-François Flot
Evolution biologique et Ecologie
Faculté des Sciences