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AC1 - Architecture et cinéma (module 1)
Crédits ECTS
10
Langue(s) d'enseignement
français
Contenu du cours
4.1 Approche thématique.
Cette année, nous avons choisi de travailler sur la thématique suivante :
Traversée de la ville. La performance, la marche, la fête dans le montage cinématographique de la ville.
Lieu d’étude : Brussels Steenweg
Le cours s’intéresse davantage cette année aux transformations qui se préfigurent dans la ville de Bruxelles. Comment le medium filmique peut-il participer à la construction future de la ville se basant sur une observation fine des lieux et une écoute des rythmes de la ville et de ses habitants, mais aussi en suscitant ses imaginaires et en expérimentant, avant l’heure, les possibles ?
Habituellement, les visites de villes se font de monument en monument, d’un lieu particulier à un bâtiment remarquable, de gare en aéroport, d’adresse spécifique en Cependant la ville s’expérimente en réalité en mouvements qui se succèdent en couches de connaissances, de sons, d’images. Elle est faite de matérialités et d’humeurs, de solitudes et de rassemblements, de courants d’air et de rayonnements. Les gens performent les cités en traçant des trajectoires et des nœuds, qui s’inscrivent dans la ville de manière visible et invisible.
Le film et principalement le montage filmique a cette caractéristique d’être pensé à partir de ce qui relie, de ce qui construit une forme unitaire en partant d’éléments éparses, il relie des unités d’espace-temps. Le montage filmique se caractérise par l’appropriation et la superposition de ressources à la fois matérielles et immatérielles.
Les traversées des villes, lieux et territoires - qu’elles se tracent en Mercédès à 150km/h à travers Paris (Claude Lelouch, C’était un rendez-vous, 1956), sur Vespa à travers les rues désertes de Rome (Nanni Moretti, Caro Diario, 1993), ou encore à pieds comme le fait Maspero suivi dans les rues de Paris par le cinéaste Chris Marker (On vous parle de Paris. Maspero, les mots ont un sens, 1970) - sont à l’origine de nombreux plans cinématographiques inscrits dans les mémoires collectives. Traversées réelles et imaginaires, vécues ou visionnées sillonnent le paysage construit de nos mémoires.
Aujourd’hui, cependant, les villes sont de plus en plus encombrées, les rues saturées. Mercedes et Vespa sont poussées hors de la ville. Les plans d’urbanisme visant à fluidifier les trajets, redessinent sans cesse des traversées de plus en plus lentes et collectives.
Une nouvelle notion est née il y a quelques années dans le vocabulaire des urbanistes, la notion de « magistrale piétonne ». Elle envahit les études de mobilités et les discours politiques. A observer les mesures fortes dans les villes, dans le passé et jusqu’à présent, il est possible de dire que le plan devient outil politique.
Ainsi, les traversées sont aussi bien des dérives et chemins quotidiens, des axes structurants des lieux habités, des fluides urbains, des travelings cinématographiques ou des dessins politiques… Elles sont à penser en plan mais aussi et surtout elles se fabriquent et se pensent en déambulant dans la ville. Architecture et cinéma se pensent et se font dès lors ensemble entrainant sciences et arts dans leurs flots productifs.
Nous proposons pour ce premier quadrimestre de travailler sur la traversée de Bruxelles sur les traces du plus ancien chemin pavé de la ville, le Steenweg, chaussée médiévale, reliant initialement la porte de Flandre à la porte de Namur, qui malgré les multiples transformations intervenues depuis le 19e siècle, reste en filigrane, le dessin de l’axe Est – Ouest qui relie aujourd’hui la Place Flagey à Molenbeek. Le dessin en plan de ce trajet s’apparente au dessin d’un montage cinématographique, reliant des espaces, des temps de parcours, des lieux et une vie qui s’y déroule.
4.2 Collaborations.
Pour construire les films et les travaux réflexifs, nous mettons en place des collaborations avec des acteurs qui désignent aujourd’hui les grandes lignes de développement de la ville de Bruxelles, comme des organismes publics, privés des chercheurs et architectes, des associations, des cinéastes, des professeurs et aussi avec des étudiants en art du spectacle ou des acteurs publiques et culturels ou des artistes.
Objectifs (et/ou acquis d'apprentissages spécifiques)
Objectifs (et/ou acquis d'apprentissages spécifiques)
1. Développer son propre langage et une construction mentale architecturale en expérimentant le cinéma et la vidéo comme médias d’observation, d’analyse du réel et de création architecturale et urbanistique, intellectuelle et pratique, audio-visuelle et mentale.
2. Intégrer des connaissances et des techniques filmiques et en faire un usage critique et pratique ou encore de redécouverte du réel et de sa place en tant qu’à la fois créateur et acteur du monde.
3. Acquérir des compétences supplémentaires en appréhension, construction, représentation et communication spatiale.
4. Jongler avec les deux points de vue scientifique et expérimental et être en mesure de communiquer le résultat de ses recherches à travers des médiums différents qui se complètent et se renforcent réciproquement.
5. Comprendre les logiques du métier de cinéaste, dans lequel des enjeux spatiaux, perceptifs et architecturaux sont présents, et pouvoir y mobiliser, en s’appropriant les outils et les méthodologies propres à cette discipline, les compétences acquises durant la formation en architecture.
Méthodes d'enseignement et activités d'apprentissages
6. Méthodes d'enseignement et activités d'apprentissages. Il s’agit de :
Cours théoriques et pratiques participatifs incluant des lectures, des séminaires, des études de cas, des master classes.
Projections collectives et participation active à la conception et au montage d’une installation collective, participation et organisation de tables rondes, participation à des séances de cinéma et à des journées de recherche et de travail dans une bibliothèque/médiathèque spécialisée.
Travaux personnels seuls ou en équipes de maximum trois étudiants : analyse de films, réalisation de planches, story-boards, notes d’intention et structure filmique.
Réalisation d'un court-métrage et organisation d'une projection publique.
Rencontres avec des professionnels du monde du cinéma (acteurs culturels, cinéastes).
Le suivi des travaux personnels est assuré sous forme de séminaires et workshops.
Contribution au profil d'enseignement
7. Contribution au profil d'enseignement
1- Concevoir un projet d’architecture de maniere innovante utilisant des outils issus d’un autres domaine que l’architecture
Instruire une question architecturale ou urbaine. S'approprier une question thématique donnée collectivement et la traduire en des termes d’observation du réel architectural, urbain, paysager, environnemental, en vue de faire émerger, au moyen d’une démarche itérative, plusieurs hypothèses de travail, mettant en relation nombreux paramètres de ce qui constitue son terrain d’investigation. Expérimenter des territoires d’intervention potentiels pour les futurs architectes à l’aide d’outils et des méthodes cinématographiques ouvre le champ des possibles tant pour les manières de rencontrer le réel, de l’observer et de le rendre intelligible, que pour les manières de construire et imaginer des variations du réel observé. Techniquement, formellement, socialement, les outils du cinéma et ceux de l’architecture enter changes, l’architecture se fait film et le film devient architectures.
2- Développer une attitude réflexive enrichissant les théories et les pratiques de l’architecture a travers le medium cinématographique
Maîtriser un ensemble de bases théoriques et méthodologiques des disciplines associées à l’architecture : sciences humaines et sociales, sciences et techniques, art et culture, en vue de s’en emparer avec maitrise innovatrice pour enrichir la discipline architecturale.
E. Intégrer ces ressources indispensables, augmenter ses capacités d’en faire un usage, avec plus de maitrise, de connaissance et de réflexivité et pouvoir les saisir comme des opportunités d’ouverture de pans peu explorés du métier d’architecte - créateur de mondes. Fabriquer et transmettre une expertise spatiale en usant des compétences acquises dans les disciplines « autres » qui apportent des nouvelles compétences dans les champs de l’observation, de l’analyse, de l’observation et l’intégration des données, leur structuration et leur communication. En développer un usage réflexif de manière à transformer les instruments en véritables ressources de créativité. Problématiser en termes scientifiques des thématiques et questions de recherche et être en mesure de les communiquer.
3- Construire, en tant qu’architecte, un engagement citoyen et une pratique éthique et responsable
Envisager l’architecture comme discipline culturelle en perpétuel renouvellement, en relations constantes avec les évolutions des pratiques artistiques et des expérimentations sociales. Identifier, comprendre et déconstruire les évidences, les opinions et lieux communs en adoptant une posture ouverte et dynamique à l’égard de l’architecture dans ses multiples hypostases et les implications qu’elle suscite. Saisir les enjeux sociaux, politiques, éthiques des projets architecturaux et développer une attitude responsable à leur égard. Poser des choix engagés et autonomes, en synergie avec l’environnement. S’enrichir, s’ouvrir à la diversité des conditions des pratiques professionnelles voire à les réinventer. Observer les logiques des diverses disciplines dans lesquels des enjeux spatiaux et architecturaux sont présents pour enrichir ses compétences et investir sa créativité en arrivant à diluer les frontières, grâce à cette formation, entre le métier d’architecte conçu étroitement dans le fait de construire des bâtiments et les multiples autres possibilités d’engagement avec la
4- interagir avec l’ensemble des acteurs engagés dans les questions d’espace et d’architecture
Stimuler l'expérimentation et la créativité pour trouver des réponses ad hoc aux enjeux singuliers ou pluriels, construire et dynamiser sa vision du monde, fédérer les énergies de toute une équipe et susciter la cohérence des implications dans une même construction à multiples entrées et variables. Communiquer, de façon claire et structurée, à des publics avertis ou non, des informations, des réflexions, des idées autour de questions architecturales, anthropologiques, sociales, environnementales, philosophiques et de leurs résolutions spatio-temporelles, en intégrant un langage architectural augmenté d’une pensée et une écriture cinématographiques.
Références, bibliographie et lectures recommandées
8. Références, bibliographie et lectures recommandées
Les références bibliographiques et audio-visuelles seront données au fur et à mesure de l’avancement du cours. Seront proposées une série d’actions et de sorties culturelles essentielles pour rentrer dans le monde de l’audio-visuel et se former une culture cinématographique ; elles sont en partie obligatoires, leur calendrier sera exposé dès la présentation collective du cours. De plus, il est fortement recommandé de prendre part à d’autres projections, rencontres, événements repérés par sa propre initiative.
Dans leur travail, les participant-e-s au cours adopteront une attitude active, éveillée, une présence bienveillante et participative. Ils et elles seront ainsi amené-e-s à déterminer de manière autonome les références et les sources complémentaires et spécifiques à leurs travaux d’investigation du réel, de recherche élargie et de création filmique.
Support(s) de cours
- Université virtuelle
- Syllabus
Autres renseignements
Informations complémentaires
12. Compléments
Types d'évaluation :
1) L’évaluation continue consiste en plusieurs phases : 1° la participation et implication actives, aux cours et aux événements culturels et citoyens auxquels le cours s’est engagé de participer ; 2° réaliser les missions hebdomadaires qui sont à remplir 3° pour faire des films il faut voir des films et se constituer une culture cinématographique, un carnet de bord rendra compte de ce travail soutenu ; 4° apports significatifs aux cours, présentations, informations, travaux croisés, initiatives ; 5° qualités des éléments et des présentations aux remises intermédiaires. 6° des participations à des projections, à des conférences, événements liés à la thématique et au cours seront indiquées, il sera très apprécié que les étudiants y assistent et démarchent également de leur côté pour se former une culture, participer aux débats ; 7° des rencontres avec des cinéastes et des invites publics et culturels sont organisées dans le cadre du cours. La participation aux séances de cours et aux séances indiquées est vivement conseillée et appréciée.
2)Un examen d’une journée en bibliothèque sera organisé à mi-parcours qui évaluera l’intégration des éléments théoriques et la capacité de les utiliser pour la production de son propre projet filmique ainsi que la capacité d’utiliser les ressources proposées par la bibliothèque/médiathèque pour répondre aux questions et construire un propos.
3) Production finale d'un court-métrage de 10 minutes et de son dossier de recherche présentant le processus de réalisation. Présentation en pré-jury et jury et devant le public spectateur.
Contacts
- Contacts
Les coordonnateurs et enseignants sont joignables par e-mail et via Teams.
La communication à destination des étudiants se fera par e-mail et via l'UV (notamment pour la mise à disposition de documents).
Campus
Flagey
Evaluation
Méthode(s) d'évaluation
- Travail personnel
- Examen écrit
- Examen pratique
- Portfolio
- Examen oral
- Travail de groupe
- Autre
Travail personnel
Examen écrit
Examen pratique
Portfolio
Examen oral
Travail de groupe
Autre
11. Évaluation
- Méthode(s) d'évaluation : présentations orales, productions photographiques, filmiques, audio, écrites construction d’un film travail en équipe réalisation des films dossier film, production lors de la carte-blanche / festival En ville ! carnet de bord lectures, visionnages, écoutes et connaissances participation aux événements organisés et autres
Construction de la note (en ce compris, la pondération des notes partielles)
13. Construction de la note (en ce compris, la pondération des notes partielles)
45 % évaluation continue et participation active au cours et aux activités (carte blanche/festival En ville !
– exposition, installation, tables ronde, projections) ;
15 % examen - travail d'analyse de court-métrage – carnet de bord
40 % production finale et dossier.
Langue(s) d'évaluation
- français
- anglais