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Projet d'architecture 4.8 : PC - Pratiques critiques
Titulaire(s) du cours
Jean-Didier BERGILEZ (Coordonnateur)Crédits ECTS
20
Langue(s) d'enseignement
français
Contenu du cours
Pratiques critiques
Pratiques critiques est un environnement pédagogique qui place au centre de ses préoccupations la dimension critique des pratiques de l’espace ; l’atelier propose aux étudiant·e·s de réfléchir et d’agir en termes de pratiques critiques, envisageant le champ de l’architecture et des architectes de manière ouverte, spéculative, socialement engagée, historiquement ancrée et localement située.
Faire de l’architecture est toujours l’expression d’un point de vue, un acte de jugement, une attitude prise à l’égard de la société à laquelle elle s’adresse (Rowe, 1959). En cela, et à l’instar de toute production humaine, l’objet d’architecture est éminemment politique. Aussi, il porte intrinsèquement un paradoxe qui fait son intérêt et sa singularité : comme objet politique, il agit à la fois dans la réalité opérative du monde et en tant que représentation de ce monde (Colquhoun, 1976). Ce double ancrage au réel oblige à penser l’architecture en termes critiques.
Une pratique critique est une pratique active, informée, ouverte, engagée, spéculative et basée sur une définition élargie et poreuse de la culture architecturale.
Une pratique critique a un caractère exploratoire, toujours en mouvement, en devenir et en tension avec sa réalité contemporaine.
Une pratique critique assume ses désirs, donne envie, provoque un questionnement et, pour cela, fait preuve d’une certaine force propositionnelle.
Une pratique critique convoque autant les moyens de la découverte par le faire que ceux des investigations intellectuelles, les entrecroisant.
Une pratique critique démarre toujours des conditions de l’existant, les accepte en tant que telles de premier abord, puis en propose une lecture décalée, alternative, informée.
Une pratique critique invite à prendre en compte les déplacements épistémologiques qui rendent visibles les logiques systémiques de domination, d’oppression, de subalternisation, de stigmatisation (anthropocentrisme, classisme, hétéropatriarcat, racisme…) et leurs inscriptions matérielles, spatiales, économiques, sociales, intellectuelles, dans le champ de l’architecture.
Une pratique critique…
Objectifs (et/ou acquis d'apprentissages spécifiques)
Pratiques critiques entend apporter aux étudiant·e·s une contribution critique dans le cadre de leur cursus. Plus spécifiquement, cet environnement pédagogique entend s’attacher au développement d’une attitude réflexive et productive enrichissant leurs approches de la pratique architecturale, informée par une culture ancrée dans la condition architecturale contemporaine.
Cet ensemble pédagogique entend ainsi, à partir de ce spectre large,
- ouvrir à l’apprentissage et à la compréhension de l’architecture dans ses multiples dimensions, envisagée à la lumière des humanités architecturales ;
- conforter les connaissances en matière de culture architecturale ;
- conforter les connaissances en matière d’histoires et de théories contemporaines de l’architecture ;
- offrir un cadre pédagogique propice à l’apprentissage de l’écriture sur et de l’architecture ;
- offrir un cadre pédagogique propice à l’expérimentation, à l’auto-détermination d’outils et de savoirs situés ;
- ouvrir aux recherches épistémologiques liées à la constitution de savoirs renouvelés sur l’architecture ;
- favoriser les approches diachroniques et synchroniques de la discipline et de disciplines connexes ;
- soutenir les étudiant·e·s dans leur capacité à développer un regard critique face à la production architecturale à laquelle ils et elles sont (et seront) quotidiennement confronté·e·s.
Pré-requis et Co-requis
Cours pré-requis
Cours ayant celui-ci comme pré-requis
Méthodes d'enseignement et activités d'apprentissages
L’atelier comme environnement
L’atelier Pratiques critiques est un espace d’expérimentation, sur base d’explorations réflexives, pratiques et/ou intellectuelles – autant de démarches actives et donc inscrites dans des documents et artefacts collectés ou produits de natures variées : textes autographes, notes de lecture, collections de documents trouvés, travaux photographiques, productions graphiques et matérielles, maquettes, etc. La définition et le développement de ces démarches, individuelles ou collectives, sont issus du dialogue et des débats initiés au sein de l’atelier, donc jamais déterminés a priori.
L’atelier fonctionne selon des modalités diverses : laboratoire de production, club de réflexion, lieu d’exposition et d’accueil d’intervenant·e·s internes ou externes à la Faculté. Il incite les étudiant·e·s à en être les coproducteurs et coproductrices, voire le moteur.
L’atelier est un lieu propice à des ‘rencontres’ multiples – des lectures, des lieux, des cas d’étude, des paradoxes… – considérées comme autant de prétextes heuristiques pour le développement des projets et de la culture des étudiants. Il se porte garant de l’existence des conditions favorables au débat à partir de ces rencontres.
En tant qu’espace critique, l’atelier interroge son environnement, ses modes opératoires, ses conditions d’existence, de conception, de production, d’usage, de réception ; il interroge le contexte social, économique, culturel et pédagogique, y compris la relation entre étudiant·e·s et enseignant·e·s, et avec l’institution universitaire.
L’atelier pousse les étudiant·e·s à prendre position face aux défis et potentiels nouveaux paradigmes auxquels la discipline architecturale est confrontée et à se mettre en condition de les identifier et d’en saisir les enjeux. Il propose de comprendre les dispositifs d’un contemporain protéiforme, en lien avec des pratiques issues d’autres champs disciplinaires. Il refuse de se satisfaire d’une exclusive autoréférentialité disciplinaire et propose de s’inscrire dans une culture contemporaine plus large, pour permettre une prise de conscience des conditions de la pratique architecturale et de l’interrelation qu’elle entretient avec ses histoires et ses théories, et plus largement les humanités.
Transversalités
L’équipe de Pratiques critiques entend apporter une attention particulière aux collaborations avec d’autres équipes pédagogiques dans le cadre de l’enseignement du projet, et en particulier avec l’équipe CUMA.
Aussi, le projet pédagogique de Pratiques critiques se construit en parallèle à celui des Questions d’architecture HTC offrant aux étudiant·e·s qui le souhaitent un environnement conjoint, permettant d’approfondir leurs connaissances et savoirs eu égard aux spécificités pédagogiques qui distinguent l’atelier et les questions d’architecture.
Plus largement, l’atelier veillera à identifier des thématiques de projet pouvant être alimentées par certains axes de recherche développés (ou à investiguer) au sein du laboratoire hortence.
Pratiques critiques se veut également chambre d’écho de l’actualité culturelle architecturale et se fera le relai des expositions, conférences, rencontres, débats, publications qui égrènent toute année académique.
Contribution au profil d'enseignement
Références, bibliographie et lectures recommandées
Le but de l’atelier est d’explorer le champ du discours architectural, plus que de le prescrire.
Dans ce sens, une bibliographie significative sera compilée au cours de l'année, à partir des recherches et projets collectifs et individuels menés en son sein.
Autres renseignements
Contacts
Pratiques Critiques est un projet pédagogique de Jean-Didier Bergilez, Vincent Brunetta, Sara Crémer, Jean-Sébastien De Harven, Carlo Goncalves, Carlo Menon.
Le suivi en atelier est assuré au quotidien par deux membres par quadrimestre, à rotation, les autres membres gravitant autour pour des sessions ponctuelles.
Jean-Didier Bergilez (Coordination) : Jean-Didier.Bergilez@ulb.be
Vincent Brunetta : Vincent.Brunetta@ulb.be
Sara Crémer : Sara.Cremer@ulb.be
Jean-Sébastien De Harven, Jean-Sebastien.De.Harven@ulb.be
Carlo Goncalves : Carlo.Goncalves@ulb.be
Carlo Menon (Coordination pédagogique 2021-2022) : Carlo.Menon@ulb.be
Campus
Flagey
Evaluation
Méthode(s) d'évaluation
- Projet
Projet
Deux modes d’évaluation sont prévus :
- Une évaluation continue portant sur le travail fourni par l’étudiant·e (avec remises intermédiaires, aux dates convenues, de l’état d’avancement des recherches et projets de groupe et individuels) et sa participation active et engagée durant les ateliers, tant autour de son propre projet qu’autour des autres projets ou lors des autres activités. Des évaluations partielles seront communiquées à l’étudiant·e tout au long de l’année, à l’issue des moments-clé, avec une synthèse de celles-ci à l’issue du premier semestre.
- Lors des jurys de fin d’années, une évaluation finale du projet dans sa globalité, prenant en compte non seulement le projet final, mais également la démarche réflexive qui l’a précédé.
Construction de la note (en ce compris, la pondération des notes partielles)
La pondération entre les deux modes d'évaluation (continue et par jury) suit les règles internes de la faculté, communes à tous les ateliers de projet.
Langue(s) d'évaluation
- français