Atelier urbanisme - Bruxelles

La discipline de l’urbanisme est confrontée, peut-être plus que d’autres, aux défis posés par le changement climatique. C’est sur le terrain de ces disciplines, et plus particulièrement dans la ville, qui rassemble le plus de complexité, par la stratification de l’occupation humaine et des transformations que cette occupation a signifiées, que se joue ce que l’on appelle aujourd’hui « la lutte contre les effets du changement climatique ».

L'atelier du Master en Urbanisme de la transition se profile comme un lieu d'apprentissage de la fabrique et de la transformation des territoires avec un focus en Région de Bruxelles-Capitale. Il envisage le projet comme partie intégrante d’un processus situé de transformation.

L'atelier place la description, la conceptualisation et la problématisation du territoire au centre de la pratique du projet.

Plutôt que d'envisager des sites de projets comme des pages blanches, l'atelier se profile comme un lieu d’observation et de compréhension de la transformation continue du territoire et de l’urbanisation, considération le projet d’urbanisme comme partie intégrante du processus situé de cette transformation. De ce point de vue, l’urbanisation est considérée simplement comme un fait accompli. L’urbanisation induit une série de problèmes et d’enjeux, souvent conflictuels – le non choix de la mobilité automobile, la menace sur la biodiversité, l’exclusion sociale, la pauvreté de l’espace public, etc— qui génèrent des externalités négatives et place le territoire en état de crise permanente. Le projet d’urbanisme vie à faire en sorte que les aménagements du territoire parviennent à internaliser les effets inuits, de manière la plus globale possible. En d’autres mots, il s’agit de passer de l’urbanisation à l’urbain. Pour cela, la compréhension des dynamiques et structures territoriales et des systèmes, soit des modes d’agencement des éléments en présence, est indispensable. Elle permet de travailler l’urbanisation pour ce qu’elle est, et d’envisager sa transformation par elle-même, par ses dynamiques propres de fabrication, soit, d’aménager l’urbanisation par l’urbanisation.

Chaque année, le thème de l’atelier est donné par Perspective, l’organisme institutionnel régional en charge du développement régional et territorial. La thématique retenue est celles de la « nature en ville ». L’atelier sera dès lors l’opportunité de réfléchir à la signification de ce terme qu’on appelle, faute de mieux, la « nature ». En particulier, il s’agira de dépasser la dimension problématique que sous-tend la thématique, biaisé par la distinction qu’il propose entre les entités « nature » et « ville ». En partant de plusieurs questions d’actualité qui, précisément, se cristallise sur cette opposition, comme la question de la relocalisation possible du stade du club de l’Union Saint-Gilloise, ou celle de la préservation ou non de zones humides parfois très récentes comme le marais du Wiels, l’atelier investiguera le cadrant formé par les communes de Forest et Uccle, au sud de Bruxelles.

On examinera les différentes dimensions que revêt la notion de « nature » en ville :

• Nature et ressourcement (sport, promenade, culture)
• Nature nourricière
• Nature et service écosystémiques + gestion risques îlots de chaleur
• Nature et biodiversité (non humain)
• Nature et sol
• Nature et justice sociale

A partir de cela, nous verrons en quoi cela permet de problématiser une série de questions urbaines comme la mobilité, la justice environnementale, le droit au logement, la gestion de l’eau, etc.

Concrètement, le processus se déroule en trois phases:

• une phrase de décomposition des réalités rencontrées selon différents enjeux, la phase de descriptionproblématisation à travers une série de carte thématiques originales;
• une phase de synthèse des enjeux sous forme de scénarios, qui identifie un certain nombre de lieux clés sur lesquels développer un projet;
• une phase de recomposition à travers un projet concret sur les lieux clés.

 

Dans le prolongement de cet exercice de description et de problématisation, il est demandé aux groupes d'étudiants de choisir d'envisager des scénarios de transformation et de définir des cadrages de projets stratégiques où proposer des interventions matérielles qui permettent d'orienter la transformation du territoire vers les scénarios sélectionnés.

Contribution au profil d'enseignement

Développer les compétences pratiques de compréhension et d'orientation des processus de fabrication des territoires et de transformation de l’urbain en prenant comme cas d'étude la complexité de la Région de Bruxelles-Capitale. 
Développer des compétences en terme de cartographie, de schématisation, de description et de problématisation des territoires. 

Références, bibliographie et lectures recommandées

BELANGER, P. 2017. Landscape as infrastructure : A Base Primer, New York, Routledge.

BRENNER, N. (ed), 2014. Implosions / explositions : Towards a study of planetary urbanization, Berlin, Jovis Verlag.
BRUNFAUT, V., NICOLAI, Q., TASSI, S. (2007) « Radioxokon: Compte rendu des journées d'études à Porto-Novo du 18 au 21 septembre 2017 » in Clara Architecture/Recherche n°6

DUPERREX, M. (2022) La rivière et le bulldozer, Paris, Premier Parallèle

FABIAN, L. ; VIGANÒ, P. (eds.) 2010. Extreme City: Climate Change and the Transformation of the Waterscape, Venice, IUAV.

FABIAN, L. ; GIANNOTTI, E. ; VIGANO, P., 2012. Recycling city. Lifecycles, embodied energy, inclusion, Venice,Giavedoni editore.

GRULOIS G., CASABELLA N., CROSAS C., et al. 2015.UpCycle Barcelona - Cogenerative Design Strategies for a Sustainable Urban Metabolism, Brussels & Barcelona, LoUIsE & ETSAB.

IBANEZ, D. ; KATZIKIS, N. (eds) 2014. New Geographies n° 6 : Grounding Metabolism, Boston, Harvard Graduate School of Design.

JANIN, R. (2017), La ville Agricole, Fourneaux, Editions Openfield

LELOUTRE, G., CASABELLA, N. (2016), "Le territoire comme vecteur de production de connaissance", in GUILLOT, X. Ville, territoire, paysage. Vers un nouveau cycle de pensée du projet, Saint-Etienne, Publications de l'Université de Saint-Etienne
LELOUTRE, G. (2018) "Décrire pour agir. De la nécessité de problématiser le territoire de la ville congolaise", in Mantziaras, P., & Viganò, P. (Eds), Urbanisme de l’espoir. Projeter des horizons d’attente, Genèves : Metis press
LELOUTRE, G. (2019) "Tracer les contours de la transformation moderne de Bruxelles", in VIGANO, P., MANTZIARAS, P. (dir.), Racines modernes de la ville contemporaine. Distances et fromes de résilience, Genève : Metispress

LELOUTRE, G. CAVIALIERI, Ch., COLSON, A., DEHAENE, M., GROSJEAN, B., VIGANÒ, P. (2022) Atlas. L'urbanisation du 20e siècle dans et autour de Bruxelles. Rapport de recherche, Labo Ruimte, Departement Omgeving, Vlaamse Overheid.  https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/210709_atlas_laboxxi_fr_s.pdf ORFF, K. 2016. Toward an urban ecology : SCAPE, New York, The Monacelli Press.

VIGANÒ, P., 2012. Les territoires de l'urbanisme: le projet comme producteur de connaissance, Genève, Métis presses.
SECCHI, B. (2009), La ville du vingtième siècle, Paris, Editions Recherche

WALDHEIM, Ch. 2016. Landscape urbanism : A General Theory, Princeton, Princeton Architectural Press.

Support(s) de cours

• Université virtuelle

Contacts

gery.leloutre@ulb.be

Campus

Flagey

Méthode(s) d'évaluation

• Projet
• Autre

Projet

Autre

L’évaluation est organisée au travers de jurys dans lequel les étudiants mobilisent la production cartographique au service de la description et de la problématisation des territoires
Cette évaluation focalise sur les éléments suivants :

- Capacité à problématiser le territoire et la thématique proposée

- Capacité narrative des présentations

- Qualité et pertinence des documents (carto)graphiques, des textes et des délivrables (carnets)

- Investissement dans l’atelier

Construction de la note (en ce compris, la pondération des notes partielles)

La construction de la note globale est la somme de la côte du jury final (50%) et de la côte du quadrmiestre. Cette côte du quadrimestre est calculée comme la somme des évaluations des présentations organisées durant le semestre : problématisation, scénario et vision, projet. Le jury final comprendra des membres extérieurs invités.

Langue(s) d'évaluation

• français
• (éventuellement anglais )