ULB: Actions blanches

Au cours de cette dernière décennie, la réalité démographique de Bruxelles a connu de profondes mutations. L’une de ces évolutions concerne la diversité ethnique de sa population puisque selon Statbel, le nombre de Belges d’origine étrangère a crû de près de 31% entre 2010 et 2021, ce qui place donc la région loin devant les autres régions du pays en terme de diversité ethnique. Cela lui vaut ainsi selon Geldof (2019) d’entrer dans la catégorie de ville « superdiversifiée », ce qui implique l’émergence d’une nouvelle normalité et avec elle, l’apparition de défis sociaux d’envergure auxquels il devient nécessaire de faire face (Vertovec, 2007). Dans ce contexte, l’institution policière n’échappe pas à une remise en question de ses pratiques et de ses représentations vis-à-vis des minorités.

Dans une démarche résolument participative avec l’institution policière, ce projet propose ainsi de se focaliser sur les personnes d’ascendance migratoire au sein de la police ou de leur absence significative. A partir d’une approche socio-anthropologique, l’objectif de la recherche consistera à s’interroger sur la mise en œuvre des diverses politiques publiques axées autour de la diversité ethnique dans les instances policières bruxelloises.

Promotrice: Maïté Maskens - Département des Sciences sociales et des Sciences du Travail, Faculté de Philosophie et Sciences sociales

Face aux conditions environnementales, les organismes vivants, plantes et animaux, sont doués d’une remarquable plasticité dans leur morphologie, leur physiologie et leurs comportements. Cette capacité à modifier leur phénotype permet aux organismes de s’adapter aux contraintes écologiques et d’accroitre leurs chances de survie et de reproduction.

Ce projet de recherche a pour objet l’identification des marques épigénétiques de l’ADN, l’analyse de leurs effets sur l’expression des gènes et leur impact sur le phénotype. Il repose sur l’acquisition d’une méthode de biologie moléculaire moderne et performante, permettant d’identifier la méthylation des nucléotides de l’ADN des organismes. 

Les Hyménoptères sociaux (fourmis, abeilles, guêpes) constituent un modèle unique à cet égard, car des femelles génétiquement identiques présentent des différences phénotypiques considérables.

Promoteur: Serge Aron - Unité d' Enseignement de la Biologie des Organismes-Présidence, Faculté des Sciences

Ce projet de recherche repose sur une démarche tout à fait originale qui entend développer et tester un prototype de jeu comme outil pour encadrer des processus participatifs dans le cadre d’un cycle de prise de décision publique.

L’ambition théorique du projet est de tester si l’utilisation du jeu comme outil dans ce cadre permet de pallier certaines lacunes des processus participatifs plus traditionnels et de développer des politiques publiques et décisions de meilleure qualité et plus performantes. En particulier, l’objectif est de vérifier si le jeu permet de générer une participation plus durable des participants tout au long du cycle et plus inclusive par rapport aux publics éloignés de la vie politique.

Promotrice: Emilie Van Haute - Département de Science politique, Faculté de Philosophie et Sciences sociales

Du point de vue moléculaire, l’étude de l’olfaction est très complexe et peu d’outils computationnels prédictifs existent dans ce domaine. 

L’olfaction s’appuie sur des récepteurs protéiques exprimés par des neurones olfactifs. Les relations entre molécules odorantes, récepteurs olfactifs et perception de l’odeur sont complexes et peu connues. En outre, il a été montré que certains récepteurs olfactifs sont exprimés dans d’autres tissus que l’épithélium olfactif et pourraient présenter un rôle thérapeutique.

Ce projet vise à concevoir des approches d’intelligence artificielle permettant de créer des molécules capables d’activer un récepteur olfactif donné. Ces approches computationnelles sont couplées au développement d’un pipeline permettant d’analyser expérimentalement les interactions ligand-récepteur olfactif.  

Promoteurs:
Dimitri Gilis - 3BIO-Bioinfo, École polytechnique de Bruxelles. 
Ingrid Langer - IRIBHM, Faculté de Médecine

Les inondations et les canicules de l'été 2021 ont mis en évidence le fait que les villes et les habitants européens n'ont d'autre choix que de s'adapter au changement climatique. À ce jour, les catastrophes liées au climat à travers l'Europe ont affecté les écosystèmes et les moyens de subsistance de millions de personnes et causé plus de 400 milliards d'euros de pertes économiques entre 1980 et 2013 (AEE, 2017). 

En guise de réponse, dans un nombre croissant de villes européennes, des Living Labs ont vu le jour, impliquant des citoyens, des organisations de la société civile, des chercheurs et des autorités publiques dans la mise en œuvre de solutions locales (par exemple, des infrastructures bleues et vertes) pour créer des environnements bâtis plus robustes et résilients. Dans ce contexte, le rôle des chercheurs s'élargit : d'observateurs d'un phénomène, ils deviennent des participants engagés qui déclenchent et soutiennent le changement. Même si ce nouvel environnement de recherche exige des compétences et des capacités différentes de la part des chercheurs, nous avons encore une compréhension réduite de ce que ces changements impliquent dans la pratique de la recherche. 

Notre proposition de recherche vise à explorer le rôle et les pratiques des chercheurs dans les laboratoires vivants pour l'adaptation au changement climatique.

Promoteurs:
Luisa Moretto - Département académique d'Enseignement - Faculté d’Architecture
Catalina Codruta Dobre - Laboratoire Urbanisme, Infrastructures, Ecologies et Paysage (LOUISE), Faculté d'Architecture. 
Giuseppe Faldi - Département académique d'Enseignement, Faculté d'Architecture

Comprendre les changements climatiques du passé est essentiel pour mieux prévoir comment notre climat futur peut évoluer.
Une approche originale pour trouver des glaces très anciennes (> 1 million d’années) est de collecter de la glace dans les zones de glace bleue (BIAs).
Un obstacle existe toutefois: il faut pouvoir identifier les zones de glace bleue qui contiennent des glaces anciennes.

Le projet « QUOI » vise à analyser des échantillons de glace bleue collectés aux alentours de la station Princesse Elisabeth, en Antarctique, et de combiner ces résultats avec des modèles numériques des calottes polaires afin de définir ces zones qui contiennent des glaces anciennes.
 
Promoteurs : F. Fripiat, F. Pattyn, H. Zekollari, P.-H. Blard et V. Tollenaar – Laboratoire de Glaciologie, Faculté des Sciences

Les systèmes toxine-antitoxine sont de petits modules génétiques, très abondants dans les chromosomes et les éléments mobiles bactériens.
Ces systèmes sont très diversifiés, indiquant qu’ils sont sujets à une évolution intense et rapide. Toutefois, les forces conduisant leur évolution restent mystérieuses.

Ce projet vise à évaluer l’évolution à long terme des systèmes bactériens toxine-antitoxine, les expériences in vitro sur le modèle E. coli éclaireront sur leurs trajectoires évolutives.

Promotrice : Laurence Van Melderen, Microbiologie cellulaire et moléculaire, Faculté des Sciences

Le rat-taupe nu reste en bonne santé jusqu’à sa mort et est résistant aux maladies liées au vieillissement, telles que le cancer.
Pour expliquer cette résistance, des chercheurs posent notamment l’hypothèse que le système immunitaire du rat-taupe nu contient des caractéristiques uniques, le rendant capable d’une immunosurveillance du cancer.

Les cellules T γδ  jouent un rôle important dans l’immunité anti-microbe et anti-tumeur.

Le projet vise à étudier chez le rat-taupe nu le système immunitaire supposé centré sur les cellules T γδ. Cette meilleure compréhension pourrait générer de nouvelles questions sur l’immunosurveillance du cancer.

Promoteur : David Vermijlen, Faculté de Pharmacie 

L’ingénierie de tissus vise à développer des constructions fonctionnelles pour remplacer ou améliorer des tissus endommagés ou des organes.

Dans ce projet, des microorganismes vivants (bactéries) sont utilisés pour la fabrication d'hydrogels vivants (ELM) dotés de propriétés physico-chimiques souhaitées.
En utilisant cette nouvelle stratégie, les chercheurs font l’hypothèse que les bactéries permettront de concevoir des matériaux vivants d’ingénierie 3D.

Promoteur : Amin Shavandi, Ecole Polytechnique de Bruxelles

La santé bucco-dentaire est souvent restreinte à la pratique dentaire et peu explorée comme domaine de recherche. Toutefois, la carie dentaire est la pathologie la plus fréquemment rencontrée chez l’homme. Et de plus en plus de pathologies systémiques sont directement associées à des désordres bucco-dentaires et stomatologiques, telles que les endocardites, les pathologies neurodégénératives ou encore des troubles posturaux. Comprendre et traiter correctement ces troubles dentaires aura donc un impact sur la santé dans son ensemble.

Ce projet s’articule en plusieurs axes: étude de la structure vasculaire de la pulpe dentaire de la dent saine et cariée; étude de la pulpe dentaire chez les patients présentant des mutations génétiques associées à des pathologies cardiovasculaires; étude des remodelages pulpaires et de la réparation dentinaire en réaction à des composés bioactifs; développement de nouveaux biomatériaux; étude du microbiote oral chez les patients présentant des maladies neurodégénératives.

Promoteur : Nicolas Baeyens, Laboratoire de Physiologie et Pharmacologie, Faculté de Médecine

Un élève de 15 ans sur quatre ne maitrise pas les habiletés nécessaires pour comprendre, utiliser et évaluer des textes avec efficacité, alors même qu’il maitrise les bases du déchiffrage et de la reconnaissance des mots. Malgré ce constat, les habiletés de lecture des adolescents sont très peu étudiées par rapport à celles des lecteurs débutants, alors même que les conclusions des travaux conduits avec des élèves plus jeunes ne peuvent pas être transposées aux élèves plus âgés. 

Ce projet se centre sur le développement des compétences de lecture chez les adolescents en fin de secondaire et chez les tous jeunes adultes. Il teste l'hypothèse d’un cercle vertueux selon lequel développer la motivation à lire augmente la quantité de lecture et l'exposition à l'écrit, ce qui à son tour améliore les processus neurocognitifs de lecture, augmente l’efficience en lecture et enrichit la connaissance du monde et la vie affective

Promotrice : Fabienne Chetail, Center for Research in Cognition & Neurosciences, Faculté des Sciences psychologiques et de l’éducation

Comment créer un outil de géolocalisation transhistorique, efficace et simple d’emploi, répondant aux besoins des chercheurs en sciences humaines?
La richesse des réflexions et découvertes émanant de la spatialisation de jeux de données spatiales variées et nombreuses, issue de collaborations entre géographes, historiens, historiens de la littérature, musicologues ou architectes, s'est imposée dans plusieurs projets interdisciplinaires développés à l'ULB. Toutefois, le caractère extrêmement chronophage de la localisation d’adresses historiques en est un écueil majeur.

Ce projet porte sur la finalisation d’un outil cartographique original, développé au sein de l’IGEAT ces cinq dernières années et nommé Brussels Historical Geographic Information System (BHiGIS). Un second volet concerne les données géographiques permettant de tester et de calibrer l’outil. Afin de valoriser les travaux entrepris et l’expertise de l’ULB en matière de géographie littéraire, ainsi que la base de textes Bruxelliana (Digithèque), l’outil sera testé à travers le traitement de centaines d’adresses collectées dans des romans bruxellois de différentes époques. Ce genre littéraire est celui qui mobilise le plus de références spatiales et il présente l’avantage, pour tester et enrichir la base de données associée à BHiGIS, de mêler des lieux réels, fictifs, transposés et des lieux-dits. 

Ce faisant, les chercheurs ambitionnent de faire émerger de la production et la discussion des cartographies un cadre analytique transposable à d’autres genres littéraires (théâtre, poésie, correspondances…) et mises en discours de l’espace, y compris contemporain (marketing urbain, littérature touristique…). Enfin, BHiGIS et ses potentialités en termes de production de connaissances spatiales et historiques s’inscrivent dans le développement des humanités numériques à l’ULB.

Promoteurs : Jean-Michel Decroly, Institut de gestion de l’environnement et d’aménagement du territoire, Faculté des Sciences
Laurence Brogniez, Faculté de Lettres, Traduction et Communication